Avec la Grande guerre (1914-18) apparaît une forme de mobilisation jusqu’alors peu développée : la mobilisation intellectuelle et morale. En effet, mobiliser les ressources humaines -soldats au front et munitionnettes dans les usines-, économiques et financières -réquisitions, rationnements, nouveaux impôts, emprunts- apparaît insuffisant. Le conflit s’éternisant, il faut tenir moralement. Au "bourrage de crâne" organisé par la propagande comme ce "témoignage" publié par Le Petit Parisien du 22 mai 1915 : "A part cinq minutes par mois, le danger est très minime... Je ne sais comment je me passerais de cette vie quand la guerre sera finie" répond une éducation morale à destination des enfants qui, eux aussi, doivent participer à l’effort de guerre. C’est l’objet d’un album dessiné par B. Rabier en 1916.